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Acamprosate (Campral) pour le traitement de l’alcoolisme

Synopsis

L’Acamprosate est utilisé en Europe pour le traitement de la dépendance à l’alcool depuis 1989. En 2004, il est devenu le troisième médicament à recevoir l’approbation de la Food and Drug Administration des États-Unis pour cette indication, après le disulfirame (Antabuse) et la naltrexone (ReVia). L’acamprosate est un analogue structurel de l’acide γ-aminobutyrique (GABA). On pense qu’il diminue la consommation d’alcool en affectant les canaux calciques et en modifiant la transmission le long des voies du GABA et de la glutamine dans le cerveau, ce qui peut entraîner une diminution du renforcement positif de la consommation d’alcool et une diminution des envies de sevrage. Cependant, le mécanisme exact d’action de l’acamprosate est inconnu.

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Nom Dosage de départ Forme de dose Coût mensuel approximatif*

Acamprosate (Campral)

Deux capsules trois fois par jour

Capsule à revêtement entérique de 333 mg

125,00$ pour 180 comprimés

* — Coût de gros moyen, basé sur le Livre rouge, Montvale, New Jersey: Données sur l’économie médicale, 2005.

Nom Dosage de départ Forme de dose Coût mensuel approximatif*

Acamprosate (Campral)

Deux gélules trois fois par jour

Gélule à revêtement entérique de 333 mg

125$.00 pour 180 comprimés

* – Coût de gros moyen, basé sur le Livre rouge, Montvale, New Jersey: Données d’économie médicale, 2005.

SÉCURITÉ

Plusieurs études ont établi un bon profil de sécurité pour l’acamprosate.1,2 Il n’y a aucun risque d’abus ou de dépendance.1 Un taux accru d’événements indésirables liés au suicide (idées suicidaires, tentatives de suicide et suicides terminés) a été rapporté chez les patients prenant de l’acamprosate par rapport à ceux prenant le placebo (2,4 versus 0.8 pour cent, nombre nécessaire pour nuire = 63). Cependant, les taux de suicides terminés, en particulier, ne différaient pas entre les deux groupes.3 Quelques cas d’insuffisance rénale aiguë sont également survenus, et l’acamprosate est contre-indiqué chez les patients présentant une insuffisance rénale sévère (c.-à-d. une clairance de la créatinine inférieure à 30 mL par minute).1

L’acamprosate est de catégorie de grossesse C. Il est tératogène chez l’animal, mais aucune étude n’a été réalisée sur les femmes enceintes.3 On ne sait pas si l’acamprosate est distribué dans le lait maternel.3 Une étude4 a révélé que l’acamprosate peut être utilisé en toute sécurité chez les adolescents. Le surdosage n’a jamais été fatal, mais un surdosage chronique peut entraîner une hypercalcémie.3

TOLÉRABILITÉ

L’acamprosate est bien toléré. Environ la moitié des patients ayant reçu de l’acamprosate cessent l’utilisation dans l’année, mais ce taux est similaire à celui observé avec le placebo.2 Dix à 17% des patients souffrent de diarrhée, qui est liée à la dose et généralement transitoire et qui est l’effet secondaire le plus courant de l’acamprosate. D’autres effets indésirables rapportés plus souvent avec l’acamprosate qu’avec le traitement placebo étaient des vertiges, un prurit et une augmentation du désir sexuel. Les effets indésirables peu fréquents comprenaient l’insomnie, l’anxiété, la dépression, l’asthénie, les nausées, les vomissements, les maux de tête, la somnolence, la bouche sèche, les paresthésies et la diaphorèse. L’Agence pour la recherche et la qualité des soins de santé a conclu qu’il existe de bonnes preuves que l’acamprosate est raisonnablement bien toléré et sans dommages graves.5

EFFICACITÉ

La plupart des données probantes confirment l’efficacité de l’acamprosate dans le maintien de l’abstinence d’alcool.1,2,6 L’acamprosate est destiné à être utilisé chez les patients qui reçoivent une forme de soutien psychosocial et qui sont abstinents d’alcool depuis au moins quelques jours. Des essais contrôlés randomisés (ECR) d’une durée de trois à 24 mois ont comparé l’acamprosate au placebo chez plus de 4 000 patients.2,6 Deux fois plus de patients recevant de l’acamprosate sont restés abstinents d’alcool pendant un an que les patients recevant le placebo (27 contre 13%, respectivement).6 Pour environ tous les huit patients traités par l’acamprosate au lieu du placebo, un patient supplémentaire est resté abstinent pendant 12 mois. Chez les patients qui ne sont pas restés abstinents, l’acamprosate était toujours associé à une diminution de la consommation d’alcool.2,6 Ces résultats contrastent avec un ECR7 plus récent qui n’a trouvé aucune différence entre l’acamprosate et le placebo dans le maintien de l’abstinence pendant ou après une période de traitement de 16 semaines.

Dans une étude menée dans des bureaux de soins primaires,8 le traitement à l’acamprosate en plus des soins standard a entraîné moins de problèmes liés à l’alcool, une abstinence cumulative plus élevée et une amélioration de la qualité de vie. Dans ce groupe de patients, les taux d’abandon étaient beaucoup plus faibles (20%) que ceux rapportés dans d’autres études.2,6,7

Les preuves comparant l’acamprosate et la naltrexone ne sont pas claires, une étude9 ayant conclu que l’acamprosate était aussi efficace que la naltrexone et une autre l’ayant signalé moins efficace.7 L’association de l’acamprosate et de la naltrexone est plus efficace que l’acamprosate seul, mais n’est pas plus efficace que la naltrexone seule.7,9 L’utilisation combinée d’acamprosate et de disulfirame peut être plus efficace que l’utilisation de l’un ou l’autre médicament seul.10

PRIX

Un approvisionnement d’un mois en acamprosate (180 comprimés) coûte 125 $. C’est inférieur au coût de la naltrexone (205 for pour ReVia, 128 to à 137 for pour le générique) mais supérieur à celui du disulfirame (42$).

SIMPLICITÉ

La posologie typique est de deux comprimés trois fois par jour. Certaines études ont utilisé une dose plus faible de quatre comprimés au total par jour chez des patients ayant un poids corporel inférieur à 60 kg (132 lb). La posologie doit être réduite à un comprimé trois fois par jour chez les patients présentant une insuffisance rénale modérée (c.-à-d. une clairance de la créatinine de 30 à 50 mL par minute). L’acamprosate n’a pas besoin d’être arrêté en cas de rechute.