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Revue invitéEl’extinction de masse de l’Ordovicien de fin : Un événement à impulsion unique?

L’extinction de masse de la fin de l’Ordovicien (EOME) est largement interprétée comme consistant en deux impulsions associées au début et à la fin de la glaciation du Gondwana, respectivement, la seconde impulsion éradiquant le biote benthique Hirnantien distinct lié à la glaciation (HBB). Un examen global des données d’occurrence des derniers organismes marins benthiques de l’Ordovicien révèle que pratiquement tous les assemblages benthiques d’eau chaude précédemment attribués à l’HBB comprennent deux faunes distinctes et clairement postglaciaires, à la fois plus jeunes (Hirnantien moyen et tardif, respectivement) que la faune d’Hirnantie d’eau froide (du plus récent Katien au plus ancien Hirnantien). Les trois faunes benthiques de Transition nouvellement reconnues (i.e., TBFs 1-3) peuvent être étroitement liés aux biozonations des graptolites, des conodontes et des chitinozoaires, à l’Excursion du carbone isotopique Hirnantien (HICE) et à la glaciation, fournissant ainsi une échelle de temps intégrée, beaucoup plus haute résolution, pour comprendre le tempo et la nature de l’ÉOME. À cette résolution plus fine, nous postulons un impact plus profond de la première impulsion de l’ÉOME que prévu jusqu’à présent, comme en témoigne l’expansion opportuniste de la faune d’Hirnantia à l’échelle mondiale et l’absence totale de récifs métazoaires dans ses suites immédiates. Nous soutenons également, sur la base de données de haute qualité provenant de groupes benthiques bien documentés du sud de la Chine (c.-à-d. les brachiopodes, les coraux tabulés et rugeux, les trilobites et les éponges), que l’ampleur de la deuxième impulsion du génome causée par la déglaciation a été surestimée parce que les deux faunes postglaciaires (c.-à-d. les TBF 2-3) faisaient partie d’une phase de rétablissement ultérieure des écosystèmes marins plutôt que de contribuer au déclin de la biodiversité. Ainsi, il est plus plausible de réinterpréter l’ÉOME comme un événement rapide à impulsion unique qui a été suivi d’une reprise initiale prolongée entravée par intermittence par des chocs climatiques à travers l’Hirnantien, avant le début d’un rétablissement progressif des écosystèmes marins au début du Silurien (Rhuddanien et Aéronien) associé à une amélioration globale des conditions climatiques.