République dominicaine
Situation et tendances sanitaires
Santé des groupes de population
Santé maternelle et reproductive
Le taux de fécondité total à l’échelle nationale de 2,5 enfants par femme (2,4 dans les zones urbaines et 2,6 dans les zones rurales) différait légèrement de celui de six ans plus tôt (2,4 dans l’ensemble, 2,3 dans les zones urbaines et 2,8 dans les zones rurales) (19). Selon l’Enquête démographique et de santé (EDS) de 2013, 72 % des femmes mariées ou en couple utilisaient une méthode contraceptive (16). Le pourcentage de femmes qui utilisent des méthodes contraceptives est presque le même dans les zones rurales et urbaines (73% et 71%, respectivement). Le plus ancien fournisseur de contraception du pays est le secteur public, à travers le MPH, qui répond aux besoins de 53% des utilisateurs actuels; les méthodes les plus couramment proposées sont les injections (74%) et la stérilisation des trompes (64%) et, dans une moindre mesure, les DIU (47%) et les contraceptifs oraux (33%). Les besoins non satisfaits en matière de planification familiale touchent environ 11% des femmes mariées ou en couple dans le pays, dont 7% souhaitent un espacement des grossesses et 4% souhaitent limiter la taille de leur famille. Les femmes les plus jeunes ont les niveaux les plus élevés de besoins non satisfaits en matière de contraception: 27% chez les femmes âgées de 15 à 19 ans et 21% chez les 20 à 24 ans.
En 2013, les soins prénatals dispensés par des professionnels de santé couvraient 99,3 % des femmes (19). L’avortement est illégal, même en cas de viol, d’inceste et dans des situations où la santé de la mère est en danger.
L’allaitement exclusif au cours des six premiers mois de la vie n’est accordé qu’à 6,4% des nourrissons (10% des nourrissons âgés de 0 à 3 mois); la durée moyenne de l’allaitement exclusif est de 1,1 mois. Dans l’ensemble, 46% des nourrissons de moins de 2 mois qui allaitaient ont également reçu du lait maternisé pour enfants, 39% avaient déjà reçu d’autres types de lait et 14% avaient reçu d’autres aliments liquides; 43% ont commencé à allaiter dans la première heure de la naissance et 68% l’ont fait dans les 24 premières heures de la vie. En 2013, l’introduction précoce d’aliments complémentaires était passée à 63 % contre 55 % en 2007 (16).
Santé infantile
La mortalité infantile (de moins de 1 an) est légèrement plus élevée dans les zones urbaines que dans les zones rurales (31 pour 1 000 contre 28 pour 1 000), tout comme la mortalité néonatale (24 pour 1 000 et 17 pour 1 000 respectivement); les principales causes sont l’hypoxie intra-utérine et l’asphyxie périnatale, la pneumonie congénitale, la septicémie néonatale bactérienne, le syndrome d’aspiration du méconium, la prématurité et le syndrome de détresse respiratoire néonatale (19).
Le programme national de vaccination offre une couverture contre 14 maladies évitables par la vaccination. En 2012, le vaccin antirotavirus a été ajouté; en 2013, le vaccin antipneumococcique a été introduit; et, en 2015, le vaccin antipoliomyélitique injectable a été mis à la disposition des nourrissons âgés de 2 mois, dans le cadre du plan stratégique d’éradication de la poliomyélite.
Le BCG est le seul vaccin dont la couverture est supérieure à 95 %. Au cours de la période 2012-2015, la couverture du DPT3 variait de 82 % à 90 % chez les moins de 1 an. En 2015, la couverture de cet indicateur/traceur biologique était inégale : inférieure à 80% dans 44% des municipalités, de 80% à 94% dans 27% des municipalités et supérieure à 95% dans les 29 % restants.
En 2015, le taux d’abandon des DPT1-DPT3 au niveau national était de 14%; dans 52% des municipalités, le taux d’abandon était de 10% ou plus, reflétant les défis au niveau local liés à la mise en œuvre des stratégies de suivi du calendrier de vaccination. Des différences significatives entre les différents vaccins sont également évidentes, avec un taux de 61% pour la deuxième dose du vaccin antipneumococcique.
Pour prévenir la réintroduction de maladies transmissibles, des campagnes de vaccination ont ciblé les populations migrantes et touristiques, ainsi que des campagnes de suivi tous les quatre ans pour combler les lacunes en matière de vaccination. En 2015, une campagne nationale contre la rougeole et la rubéole a ciblé la population âgée de 1 à 4 ans, atteignant une couverture de plus de 95%. En 2016, la campagne s’est concentrée sur la dose de rappel de la poliomyélite, atteignant un taux de couverture national de 95.4% dans la population âgée de 3 mois à 3 ans.
Santé des écoliers (5-9 Ans)
Les enfants et adolescents d’âge scolaire représentent environ 30% de la population de la République dominicaine (30). Des mécanismes de coordination entre le Ministère de l’Éducation et le MPH sont établis par l’intermédiaire de l’Institut National du Bien-être des Étudiants (INABIE), qui est chargé de la mise en œuvre du Programme de repas scolaires (SAL), des campagnes de santé (vermifugation et supplémentation en micronutriments) et des programmes de santé orale, auditive et oculaire.
Santé des adolescents
Certains 2.5 millions d’adolescents (âgés de 10 à 19 ans) vivent en République dominicaine. Ce groupe d’âge représente 20,5% de la population globale et est gravement touché par la pauvreté (16). En 2011, plus d’un cinquième (20,3 %) des jeunes âgés de 15 à 24 ans n’ont ni étudié ni travaillé (31). Les problèmes de santé qui touchent la population jeune comprennent les infections sexuellement transmissibles, l’obésité, les maladies chroniques non transmissibles (MNT) et les problèmes de santé mentale, ainsi que la consommation de tabac, d’alcool et d’autres drogues.
Le pays dispose d’un Plan Stratégique National pour la Santé Globale des Adolescents (PEN-SIA), couvrant la période 2010-2015.
Santé de la famille
Selon l’EDS 2013, 40 % des ménages étaient dirigés par des femmes, soit cinq points de pourcentage de plus qu’en 2007 (35 %) (16). Les foyers monoparentaux dirigés par des femmes affichent un taux de pauvreté de 20,1 %, contre 12,9 % pour les autres ménages(9).
Selon les statistiques du Procureur général de la République (PGR) (32), les violences familiales et de genre sont deux des crimes les plus courants dans le pays, avec 67 130 signalements en 2014 et 67 187 en 2015. Les données du PGR indiquent qu’en 2011, il y avait 661,07 cas de violence sexiste et familiale pour 100 000 habitants et 60,16 crimes sexuels pour 100 000 habitants. Le plus grand nombre de signalements se sont produits dans le district national, à Puerto Plata, à Santiago et dans la province de Saint-Domingue (32). Plus d’un quart (26 %) de toutes les femmes interrogées dans l’EDS de 2013 ont déclaré avoir été victimes de violence physique à un moment de leur vie depuis l’âge de 15 ans; les taux étaient encore plus élevés (45 %) chez les femmes ayant cinq enfants ou plus (16). La violence domestique ou la violence entre partenaires intimes est la forme la plus courante.
Mortalité
En 2012, les troubles périnataux représentaient 65% des décès chez les enfants de moins de 1 an; la septicémie est l’une des cinq principales causes de décès chez les enfants de moins de 5 ans, avec un risque encore plus élevé pour les enfants de moins de 1 an. Les décès dus à des maladies liées à la grossesse, à l’accouchement et à la période puerpérale étaient la principale cause de décès chez les femmes âgées de 20 à 34 ans et la deuxième cause chez les femmes âgées de 10 à 19 ans. Les blessures de la circulation figuraient parmi les cinq principales causes de décès pour tous les âges de 5 à 44 ans. À partir de 45 ans, les deux principales causes de mortalité globale prédominent: les cardiopathies ischémiques et les maladies cérébrovasculaires. Chez les hommes âgés de 65 ans et plus, le cancer de la prostate est la troisième cause de décès, le risque de décès dû à cette maladie étant multiplié par quatre à partir de l’âge de 74 ans. Les néoplasmes malins du sein figurent parmi les cinq principales causes de décès de 35 à 64 ans. Le taux de mortalité lié à cette maladie triple, passant de 9,4 pour 100 000 femmes âgées de 35 à 44 ans à 27,5 décès pour 100 000 femmes âgées de 55 à 64 ans.
En 2012, les causes de mortalité mal définies représentaient 5,1 % des décès et, en 2014, la sous-inscription était estimée à 42,2 %.
Morbidité
Maladies transmissibles
La prévalence estimée du VIH/sida en 2014 était de 0,37 % parmi la population jeune âgée de 15 à 24 ans et de 1,04 % parmi la population âgée de 15 à 49 ans. La couverture antirétrovirale pour les personnes vivant avec le VIH/sida (PVVIH) est passée de 51 % en 2010 à 63 % en 2014. Entre 2010 et 2014, on estime à 2 037 le nombre de décès dus au VIH/sida. Certains groupes de population ont une prévalence du VIH jusqu’à six fois plus élevée que celle de la population générale, y compris les homosexuels, les femmes transgenres et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (5,2%), les travailleurs du sexe (4,5%) et les migrants (3,83%). Ces trois populations représentent 67 % des nouvelles infections. En 2015, l’incidence était de 15,6 pour 100 000 habitants.
Depuis 2010, l’incidence du paludisme a diminué : de 4.6 pour 100 000 habitants en 2014 à un taux prévu de 1,9 pour 100 000 habitants en 2015. Les travailleurs migrants temporaires des secteurs de l’agriculture et de la construction sont la population la plus exposée au paludisme.
L’incidence de la tuberculose a également progressivement diminué pour atteindre 42,3 cas pour 100 000 habitants en 2014, tandis que la mortalité due à la maladie est passée de 8,6 pour 100 000 habitants en 2010 à 5,5 pour 100 000 habitants en 2015. La proportion de co-infection TB/VIH a été calculée à 25,8 %.
La dengue est endémique dans le pays et la circulation des quatre sérotypes a été confirmée. En 2011, l’incidence était de 23 pour 100 000 habitants, passant à 168 en 2013 (33). En 2014, le pays a enregistré le taux de létalité le plus élevé de la sous-région, avec 6 274 cas de dengue et 62 décès.
En ce qui concerne les maladies évitables par la vaccination, en 2011, deux cas importés de rougeole ont été confirmés. Entre 2012 et 2015, aucun cas de rougeole ou de rubéole n’a été confirmé. Un seul cas de tétanos néonatal a été signalé en 2012. Un décès (correspondant à un cas importé) est survenu en 2015.
De plus, aucun cas de diphtérie n’a été signalé entre 2012 et 2014; un cas a été confirmé en 2015. La prévalence de la coqueluche (coqueluche) a augmenté, passant de 11 cas en 2012 à 98 en 2014 et 69 en 2015. Le plus grand nombre de cas a été enregistré dans la province de Saint-Domingue. La moitié de ces cas sont survenus chez des nourrissons âgés de 2 mois ou moins. La confirmation en laboratoire de la coqueluche n’est pas requise en République dominicaine.
La rage humaine transmise par les chiens n’a pas été éliminée; en 2015, deux décès dus à cette maladie ont été confirmés.
Les maladies chroniques non transmissibles
Les MNT figurent parmi les 10 principales causes de décès en République dominicaine. La cardiopathie ischémique représente 49,7% de tous les décès enregistrés. Une étude sur les facteurs de risque cardiovasculaires (34) a révélé que la prévalence de l’hypertension était de 34,7% dans la population générale. La même étude a rapporté que 52,5% des personnes souffrant d’hypertension sont conscientes de leur maladie et reçoivent un traitement. La prévalence du diabète sucré de type 2 a doublé en 10 ans, passant de 5 % en 1999 à 9,9 % en 2010.
Maladies nutritionnelles
En 2011, le pays a atteint l’objectif du Millénaire pour le développement (OMD) de réduire la prévalence de la dénutrition, qui était de 12,5 % en 2014 (12). En 2013, l’Enquête nationale sur les micronutriments dans la population d’âge scolaire (35) a montré que la prévalence urbaine de la malnutrition chronique (7,1%) était supérieure de 0,7 point de pourcentage à celle de la population rurale (6,4%). La prévalence de l’anémie a été estimée à 13,9% chez les écoliers âgés de 6 à 14 ans et était significativement plus élevée chez les garçons âgés de 12 à 14 ans (49,6%) que chez les filles (13,4%). Toujours en 2013, la prévalence de la carence en acide folique était de 2,4%, tandis que celle de la carence en vitamine B12 était de 12,2% (35). Aucune carence en vitamine A n’a été observée, en utilisant le point de coupure de 20 µg / dL, mais 7,2% de la population étudiée s’est avérée déficiente en cette vitamine en utilisant le point de coupure de 30 µg / dL. Parmi les écoliers, 11,4% présentaient de faibles taux d’excrétion urinaire d’iode et 11% présentaient une glande thyroïde palpable, ce qui suggère que le goitre pourrait être présent dans ce groupe (35).
Santé mentale
De 2014 à 2016, la restructuration des services de santé mentale dans le pays s’est intensifiée. L’Hôpital psychiatrique Padre Billini a été réaménagé en Centre de réadaptation psychosociale — une unité résidentielle pour les personnes souffrant de maladies mentales graves et d’un degré élevé de handicap et de problèmes sociaux associés empêchant leur réadaptation dans la communauté (du moins à court terme).
Parallèlement à l’évolution du réseau des hôpitaux psychiatriques, les soins primaires ont été renforcés grâce à l’intégration d’une composante santé mentale et à la promotion de la participation communautaire, en utilisant la méthodologie du Programme d’action sur les lacunes en santé mentale de l’OMS (mhGAP).
Les accidents et la violence
Les causes externes représentent 13,3% de tous les décès annuels dans le pays. Le taux de décès par homicide était de 20,4 pour 100 000 habitants, tandis que le taux de décès dus à des blessures de la circulation était de 15 pour 100 000 habitants (36). En 2014, dans le cadre de l’Initiative pour la Sécurité Routière, le Système d’Urgence et de Sécurité Publique 9-1-1, coordonné par le Ministère de la Présidence, a été mis en œuvre dans le Grand Saint-Domingue. Le ministère de la Santé publique offre des soins préhospitaliers à la population, avec des ambulances de secours de base et avancées dirigées par 1 400 techniciens médicaux d’urgence et professionnels de la santé, ainsi que des unités d’intervention immédiate à des endroits stratégiques.
Depuis sa création en juin 2015 jusqu’en décembre de la même année, le système a traité 823 666 urgences (37), avec un taux de satisfaction de 95%, selon les enquêtes. Les urgences les plus courantes, classées selon un schéma de catégorisation prédéfini, étaient les accidents de la circulation et les urgences obstétricales et gynécologiques.
Autres Problèmes de Santé
La Direction Générale de la Santé Bucco-Dentaire (DGSB) a mis en œuvre le Plan Stratégique 2013-2016 « Quisqueya Sonríe”, qui comprend des lignes directrices et des activités visant à améliorer la santé bucco-dentaire de la population dominicaine, dans un cadre de soins universels complets et d’équité sociale; ces objectifs sont opérationnalisés à travers un ensemble de sous-programmes qui intègrent les services dentaires à la prévention, à la promotion de la santé et à un rôle de pilotage institutionnel. Grâce à cette initiative, le nombre de séances de soins dentaires est passé de 110 000 en 2012 à 132 700 en 2014. Bien que des activités préventives aient également été menées, les soins dentaires fournis étaient en grande partie de nature curative.
Selon les résultats de l’ENHOGAR 2013, il y a 268 594 personnes ayant une déficience visuelle dans le pays. Les causes les plus fréquentes sont les maladies (32,9 %) et le vieillissement (23,5 %), suivis, à un taux beaucoup plus faible, par les accidents (13,1 %).
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