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D’abord ne pas nuire, « primum non nocere”, est une doctrine aussi ancienne que la médecine elle-même, fréquemment mais probablement inexactement attribuée à Hippocrate, le vieil homme sage de notre profession.

La prévention des blessures et des maladies est un autre aspect important de la pratique médicale. Les impacts profonds qu’elle a eus sur la société, largement tenus pour acquis dans le monde industrialisé mais moins ailleurs, sont extraordinaires; la vaccination, l’assainissement, les programmes de dépistage, les initiatives de sécurité routière — la liste est longue — ont changé nos vies à des degrés inimaginables, même il y a 30 ans, et encore moins il y a 100 ans. Bien qu’il s’agisse d’une composante importante de notre profession, il est sous‐estimé tant dans la formation que dans notre activité quotidienne. Il est encourageant de savoir qu’il fera partie de notre nouveau programme, malgré les contraintes de temps et la rationalisation imposées par la plateforme de modernisation des carrières médicales. Ceci est conforme à la philosophie de l’Organisation mondiale de la Santé1 qui insiste sur le rôle que les médecins doivent jouer en médecine préventive.

Deux publications, parues à quelques jours l’une de l’autre en février, mettent au défi notre spécialité de s’impliquer davantage dans ce travail.

La Commission des soins de santé (http:// www.healthcarecommission.org.uk ) en mieux sûr que désolé: la prévention des blessures involontaires aux enfants (heureusement non décrites comme la population pédiatrique) rapporte que chaque année environ deux millions d’accidents et d’urgences (A&E) sont assistés par des enfants blessés par des accidents qui auraient pu être évités; 3 enfants sur 100 000 sont tués pour les mêmes raisons, et le coût pour le NHS est de 146 £ (282,26 £, 212,74 €) millions par an. La connaissance et la compréhension des causes sous-jacentes des blessures chez les enfants ne sont apparemment pas claires et le nombre réel de blessures est inconnu. Il y a une statistique effrayante et étonnante: les enfants de parents qui n’ont jamais travaillé ou qui ont été au chômage pendant une longue période sont 13 (oui — 13) fois plus susceptibles de mourir de blessures involontaires que ceux des parents occupant des emplois de direction et professionnels. Ce fait est en phase avec les conclusions d’une récente publication de l’Unicef (http://www.unicef‐icdc.org/presscentre/indexNewsroom.html) sur le bien‐être des enfants, un rapport qui place la Grande-Bretagne au 21e rang sur 21 pays riches. Le gouvernement sera heureux de voir l’utilisation d’un tableau de classement, une philosophie qu’il a adoptée depuis son arrivée au pouvoir, même si la position inférieure est embarrassante pour eux.

Le rapport de la Commission de la santé est détaillé et long, avec des sections consacrées au rôle que les départements &E, ainsi que d’autres groupes, peuvent jouer dans la résolution du problème. Notre contribution peut être divisée en deux catégories, l’une stratégique, visant à affiner la collecte de données, et l’autre opérationnelle, visant à la communication et au partage d’informations avec le public et les organisations professionnelles.

Quelques jours après la publication du rapport de la Commission, le Collège royal des psychiatres (http://www.rcpsych.ac.uk) a publié une enquête révélant que les attitudes et le comportement d’un personnel &E sont les facteurs les plus importants et significatifs qui affectent l’expérience des soins chez les patients qui se font du mal. Le sondage, du Centre d’amélioration de la qualité de l’Ordre, est basé sur les réponses de > 500 personnes. En un mot, les patients sont mieux en mesure de faire face après la sortie d’un &E si le personnel est respectueux, positif et sans jugement. La minorité importante à qui on dit qu’elle gaspille du temps et des ressources à l’hôpital, souvent associée à un courant d’hostilité sous‐jacent, peut et fait de l’autodécharge pour s’automutiler à nouveau presque immédiatement.

Bien que les enquêtes de satisfaction des patients soient critiquées comme un moyen imparfait d’obtenir des données objectives, elles fournissent toujours des informations qualitatives importantes. Cette méthode fait partie de la vie quotidienne de nos jours, des sondages d’opinion politiques aux sondages de paille demandant nos opinions sur pratiquement tout ce que vous souhaitez mentionner. Les sondages sur la satisfaction des patients sont l’équivalent d’avoir un représentant des consommateurs non professionnels au sein d’un comité de qualité hospitalier. Sur cette base, les résultats de l’enquête doivent être pris au sérieux.

Le Collège des psychiatres a un programme que notre spécialité ignore peut‐être, De meilleurs services pour les personnes qui s’automutilent. Le responsable de ce programme affirme que les patients qui se font du mal veulent être traités avec le même respect que tout autre groupe de patients et ne veulent pas être discriminés. Cela va tellement de soi qu’il est à peine nécessaire de le commenter, à part le fait que nous devrions être gênés que ces attitudes négatives prévalent toujours. C’est un message important que nous devons prendre en compte. Nous devons reconnaître les critiques et y répondre positivement, tout comme nous devons être impliqués dans la réduction des blessures chez les enfants, une initiative qui aura également pour conséquence positive de réduire notre charge clinique.

Ne faites d’abord aucun mal, puis essayez de l’empêcher.